Le poids de l'Exil

Publié le 27 avril 2025 à 08:32

Vivre en exil, c’est vivre en dehors de son pays. C’est une perte de territoire, une perte d’identité, une perte de soi, la perte des pouvoirs. La définition littéraire de l’exil est « l’expulsion de quelqu’un hors de sa patrie, avec la défense d'y rentrer. » Cela peut arriver durant un génocide, une guerre, un danger naturel qui fait en sorte que vivre en son territoire n’est plus possible parce que la politique des hommes ne le permet pas.

 

Mais, dans certaines situations, l’exil peut se présenter sans quitter son pays ni qu’aucun ordre ne soit donné. Cela est l’exil obligé de soi puisque tout de sa conscience est en désaccord et en disharmonie avec les politiques du pays. Je dois donc censurer ma conscience éveillée et vivre en dehors de moi pour ne pas me faire « expulser » de ma famille, de ma gang, de mon job, de mon clan. Quelque fois, les politiques sont internationales et il n’est pas possible de vivre en harmonie dans aucun pays du monde, je suis donc en exil sur la planète.

 

C’est ici que je découvre et que je sens le poids de l’Exil. Parce que l’exil est en fait la condition humaine depuis la nuit des temps et c’est la première blessure d’âme, car la terre est une prison-école. La vie sur terre est un passage au purgatoire. La roue de la vie qui tourne en rond dans la division depuis toujours. Dans ce contexte universel, il faut savoir qu’un pays n’est pas un territoire physique, un pays c’est le contenant, c’est la terre, c’est ce qui est nommé l’Esprit qui réside dans la conscience éveillée. Donc, la douleur de l’Exil est l’enfermement de l’esprit qui a été séparé de l’âme et du corps. L’exil est donc l’impossibilité de vivre la conscience éveillée harmonieusement avec soi-même et donc avec les autres. Ainsi, il n’y a pas de pays. Parce qu’un pays c’est l’union avec les autres Esprits libres, l’altérité dans sa conscience éveillée.

 

Étant donné que l’Esprit ne peut pas vivre, car il est enfermé, divisé, exclu en exil du corps, il y a souffrance. Parce que l’Esprit est l’essence même de la vie, la substance de la liberté, de l’unité et l’essence de soi-même, qui est l’espace universel qui ouvre la porte des mondes libres. Donc la douleur de l’exil est totale dans l’absence de l’essence même de qui "je suis" car il n’y a ni liberté ni souveraineté ni création de paix. Ce qui est empêché est de vivre selon l’essence même de qui nous-sommes et c’est pour cette raison que la douleur de l’Exil est si forte si puissante. Et tant et aussi longtemps qu’il n’y a pas de reconnaissance de la blessure de l’exil qui vient habituellement sous la forme de la nuit noire de l’âme, il n’y a pas de réparation, pas de libération. C’est ça qui donne l’impression de « virer en rond », car la réalité est que ça vire en rond depuis la nuit des temps.

 

Lundi, tout le monde ira voter en croyant que quelque chose va changer. Le « nouveau premier ministre » canadien ne sera pas tellement différent des autres prisonniers et personne ne va rendre les mondes libres au peuple. Parce que la prise d’otage est toujours en cours dans l’exil sur la prison-terre-école.

 

Est-ce possible que nos ravisseurs et nos gardiens de prison aillent un jour compatir avec les détenus? Sachant que ces gens-là se croient les élus qui possèdent leur territoire sur la terre, vont-ils soudainement libérer les Esprits?  Non. Personne ne va être libéré, personne ne va « rentrer à la maison » par la magnanimité de nos ravisseurs. Non.  Malgré tout, les regards seront tournés vers les gardiens de prison implorant leur clémence, espérant d’être délivrés du poids de l’exil par la « sélection » d'un nouveau gardien de prison.

 

Étant donné que cette délivrance n’est possible que seulement pour soi, que la libération est possible par soi, pour soi et avec soi, l’attente n’est plus acceptable. Parce qu’il est possible de se libérer maintenant, car les gardiens du seuil ne sont plus là. En fait, les créateurs de notre prison ne sont plus. Alors, il est possible de se libérer en prenant possession de son territoire, de son « chez-soi » avec tout le droit d’exister dans son essence, sans culpabilité dans sa conscience éveillée.

 

Étant donné qu’il reste du crottin des dieux, des pions de l’état profond, ils ne pourront plus vraiment avoir de « prise » bien longtemps dans leur monde artificiel, car les ordres n’arrivent plus et le nuage psychique de l’astral s’affaiblit. Donc, même si le film fait vomir, si je suis pris quelquefois par les forces involutives, mon vote est la libération parce que la guerre est finie et que les dieux ne sont plus. 

 

En attendant, l’Exil se vit dans la solitude et le silence parce que le retour aux mondes libres ne peut se réaliser que dans un face-à-face avec soi, dans son cœur, en libérant son esprit du poids de l’exil, en se réappropriant le territoire de son esprit et abolir tout ce qui empêche d’ancrer sa conscience éveillée pour « entrer chez soi ». Parce que l’emprisonnement dans le mépris de l’asile n’est pas intéressant ni une option et l’arrogance des gardiens de la prison est toujours écoeurante, alors vaut mieux rester tranquille dans cette marche pour la libération et « rentrer à la maison » sans tambour ni trompette, en catimini. Mais, rien n’empêche la joie de reconnaître la conscience éveillée qui se communique partout, aux quatre coins du monde et qui fait émerger un nouveau pays dans mon cœur et mon Esprit.

 

Bonne libération!

 

Josée

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