Un ciel violet

Publié le 20 octobre 2025 à 21:33

Je me tiens au centre de mes pensées, car plus rien ne me polarise ni me surprend de ce monde en perdition. Je me tiens dans la vacuité que je choisis facilement. Je n’ai pas envie de quelque chose en particulier. J’accueille ce qui est là. Je n’ai plus envie des discussions creuses ni de celles où je dois m’autocensurer pour préserver les sensibilités.

 

Je regarde un peu plus loin et j’observe la raison d’être de mon projet « chorégraphie » un. L’étymologie de la « chorégraphie » est de créer des formes, d’écrire en cœur, ensemble. C’est l’œuvre de la cocréation. À priori, pour créer avec l’autre, il faut préalablement être soi-même dans son centre créateur. C’est l’intention du projet. D’entrer dans la position créatrice pour éventuellement créer. La vacuité est là pour faire ce passage entre l’égo, le mental et le supra mental.

 

Alors, je pratique le point zéro pour la conscience non duelle, je composte l’ancien et me tiens au moment présent. Cela m’aide à ne pas tomber dans les affres de l’enfermement. Ce temps est si cruel qu’il pourrait sembler difficile de rester centré. Mais le paradoxe de la fin des temps agit.  Rester centré dans la violente dualité est chose plus facile que vivre l’incertitude polarisée qui devient nourriture d’âme pour les esprits malins. Probablement que l’excès de violence habitue l’esprit. Mais pire est la nourriture d'âme!

 

Me tenant au point zéro, j’accueille la vacuité, ce sentiment de n’appartenir à aucun monde, le sentiment d’être là, sans chercher, sans savoir, sans chercher à savoir davantage, car j’en sais déjà trop. Non. Ce n'est pas que je suis imbu de ma personne ni égoïste. J’étais perdue, en proie à ma culpabilité, mes mémoires d'enfermement et j'ai cherché longtemps la porte de sortie de cette prison. Coupable de ne pas savoir vivre, de ne pas savoir être, de ne pas avoir su préserver la vie et coupable de ne pas avoir su aimer à temps. En retenant le passé, le goût de vivre semble s’étioler, mais cela est dans les apparences, car en profondeur, quelque chose bouge. En même temps que s'éloigne le passé qui meure, quelque chose s'invite, quelque chose veut naître, une porte s'ouvre. C’est un sentiment nouveau, inédit. Quelque chose semble vivant, neuf, et brillant. Ça ressemble à un goût plus pressant de m’habiter pleinement, à être authentique sans compromis! Parce qu’en sachant que tout peut changer, que tout va changer, que tout va, je veux savourer les minutes et les heures qui passent. Et aimer. Aimer ce qui est sans chercher à changer quoi que ce soit à ce passage.

 

Ne rien attendre, mais de rester présente avec l’idée que le ciel deviendra violet. L’image d'un ciel violet me vient à l'Esprit lorsque je pense à quelque chose qui fait du bien. Non, rien m’indique que le ciel va devenir violet, mais ça me fait du bien de penser que le ciel deviendra violet. Alors, je m’autorise à penser au ciel violet qui sera magnifiquement illuminé avec des tons dorés même la nuit, surtout la nuit et ça m’inspire à suivre la sortie. J’imagine qu’un ciel violet me remplirait de joie alors, juste y penser fait émerger la joie et la paix, car cela est magnifique et si simple à la fois. Au même titre qu’un monde sans télévision ni téléphone cellulaire.

 

Savoir que je suis témoin privilégié de l'émergence du nouveau m'invite à la joie de vivre.

Alors, même si je n’ai envie de rien, je reste avec cette non-envie et cela est juste tout bon.

 

Bonne semaine!

Josée

 

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Commentaires

Pierre Fournier
il y a 2 mois

Ne rien faire n'est pas perdre. Reculer, avancer, tomber, se relever sont toutes des expressions de la vie. Pour moi le monde n'est pas en perdition, juste en changement.